Æmilius Müller reprend et améliore le système d’Ostwald. Les six tons fondamentaux répartis sur le pourtour du cercle de base sont disposés, selon la sensibilité chromatique, à intervalles équidistants. Leur dénombrement se fait de 1 à 60, dans le sens des aiguilles d’une montre. L’atlas élaboré à partir de ce système donne en tout 2541 échantillons. Müller s’efforce de créer une «esthétique de la couleur en harmonies naturelles». Son sujet est le problème des possibilités de liaison entre les éléments contrastants d’une composition de couleurs. Tout amateur désireux d’approfondir sa connaissance des couleurs et ses jouissances artistiques trouvera dans l’œuvre de Müller un puissant soutien. (Texte détaillé)
A dater de 1942, Æmilius Müller (cf. aussi système Müller (1)) a travaillé surtout à développer le domaine inauguré au temps de la Première Guerre mondiale par un pionnier de la théorie moderne des couleurs, Wilhelm Ostwald. Ce dernier avait présenté son système à l’aide d’une figure de double cône, que Müller reprit et améliora. Les six tons fondamentaux répartis sur le pourtour du cercle de base sont disposés, selon la sensibilité chromatique, à intervalles équidistants. Leur dénombrement se fait de 1 à 60, dans le sens des aiguilles d’une montre — ce qui rappelle immédiatement les soixante secondes d’une minute ou les soixante minutes d’un cadran horaire.
On a représenté l’un des soixantes triangles possibles de ton égal, que l’on peut isoler dans le double cône de Müller. Aux angles se trouvent le blanc, le noir et la couleur pure choisie; l’espace qui les sépare sur chacun des côtés est divisé en dix degrés, affectés d’indices chiffrés, afin de noter plus facilement les rapports entre les trois variables. L’atlas élaboré à partir de ce système — paru en 1962 sous le titre Atlas suisse des couleurs — donne en tout 2541 échantillons.
Comme son illustre modèle Ostwald, Müller s’est efforcé de créer une «esthétique de la couleur en harmonies naturelles». En 1973 paraît son ouvrage de même titre, recueil de deux cents planches en couleurs destiné à présenter les rapports chromatiques fondamentaux. Werner Spillmann, professeur de Chromatique à Winterthur (la ville natale de Müller), a dit de cette œuvre qu’elle était un «compendium des études chromatiques les plus sophistiquées; il en résume l’esprit de la façon suivante: «Le sujet fondamental de ce recueil de planches chromatiques est le problème des possibilités de liaison entre les éléments contrastants d’une composition de couleurs. Les planches apportent à ce problème de nombreuses et impressionnantes réponses, qui restent cependant directement accessibles à notre expérience de la vision. Le créateur de cette œuvre unique ne fait aucun mystère des procédés auxquels il a eu recours. Au contraire, il s’est efforcé d’exposer clairement les procédés réguliers susceptibles de conduire à des compositions aussi harmonieuses.» Tout amateur désireux d’approfondir sa connaissance des couleurs et ses jouissances artistiques trouvera dans l’œuvre de Müller un puissant soutien.
Datation: 1965
Origine: Suisse
Couleurs fondamentales: Rouge, jaune, bleu / vert, orange et violet
Forme: Cône double
Emploi: Harmonie des couleurs: architecture, design
Systèmes de référence: Ostwald — Müller I
Bibliographie: Ae. Müller, «Swiss Color Atlas SCA 2.541», Winterthur 1962; Ae. Müller, «Ästhetik der Farbe, in natürlichen Harmonien», Winterthur 1973; W. Spillmann, «Ein Leben für die Farbe», Applica 24, p. 717 (1984).