Ars magna

L’un des esprits les plus controversés du Moyen Âge, Raymond Lulle, conquit la gloire avec une doctrine que ses disciples baptisaient le «Grand Art», Ars Magna. Lulle pensait avoir compris qu’il existe dans chaque domaine de la science quelques principes fondamentaux, peu nombreux. Il proposait donc de combiner toutes les sciences humaines à partir de ces données élémentaires. A cet effet, il ordonne les neuf principes fondamentaux sur le pourtour d’un cercle; un deuxième cercle, plus petit, porte les mêmes principes, ou d’autres; les deux cercles peuvent se mouvoir l’un par rapport à l’autre. La simple rotation relative de ces «cercles conceptuels» permet ainsi de créer de nouvelles combinaisons qu’il suffit de compléter en fonction du domaine d’application. Les «vérités» conceptuelles naissent ainsi mécaniquement. (Texte détaillé)


Datation: XVIe/XVIIe siècle

Systèmes de référence: Grosseteste, Alberti, da VinciKircher

Bibliographie: G. Postel, «Livre de la formation», vers 1560; G. Bruno, «De lampade combinatoria lulliana», 1587; G. W. Leibniz, «Ars combinatoria», 1666; A. Kircher, «Ars magna sciendi», Amsterdam 1669.